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avis que Caton : en conséquence il se décida à battre sérieusement en retraite. Il se rendit avec mille précautions jusqu’à l’endroit où se trouvait son cheval, le détacha et l’emmena au plus profond de la forêt. Faisant ensuite un détour, il alla jusqu’à l’extrémité opposée de la clairière, où le fourré était encore plus impénétrable. Là, il se tapit avec le nègre, de façon à voir sans être vu, et à surveiller tous les mouvements des Shawnees.

Ces derniers erraient çà et là, fouillant dans les décombres, cherchant, regardant avec une curiosité puérile les fragments des meubles demi calcinés, et examinant les ruines comme s’ils eussent voulu leur arracher les secrets de leur existence passée.

Çà et là des clous demi arrachés apparaissaient dans la cendre, tordus comme des vers : les Indiens les ramassaient précieusement pour s’en servir plus tard en cas de besoin. Tout objet en métal était de bonne prise pour eux, ainsi que les fragments à peu près intacts d’ustensiles de ménage ou d’agriculture. Ce qui gênait un peu leurs explorations, c’étaient les monceaux de cendres et de charbons encore fumants, qui répandaient une chaleur ardente.