désastres de 1870 sont le résultat non pas d’une politique pacifiste jusqu’à l’utopie, ce qui est bien clairement inexact, mais au contraire d’une politique résolument guerrière, témérairement poussée, malgré des préparatifs militaires évidemment incapables de la soutenir. Oui, si nous avons vu Paris assiégé, si nous avons perdu deux provinces, c’est parce que nous avons suivi l’Empire, c’est parce que nous avons accepté et acclamé la guerre. Et il est trop clair pour moi qu’on veut nous pousser maintenant dans les mêmes chemins. Si l’on discerne quelque idée dans cette éloquence fumeuse, ce n’est que celle-là. Et, si les citoyens n’y voient pas clair, les Doumer « au cœur léger » vont nous jeter dans d’effrayantes aventures.
L’EMPIRE, C’EST
LA GUERRE.
De nouveau nous voyons paraître, dans des discours officieux, la grande idée de ce règne ; c’est que la France était tombée bien bas, et que c’est à cause de cela qu’il en coûte si cher pour la relever. Mais suivons d’un peu plus près cette idée, dans le discours Lefèvre ; il ose dire que, lors du voyage de Tanger, l’armée de la France n’était pas prête pour appuyer sa diplomatie. Il faut considérer attentivement cet argument ; nous le reverrons ; on ne l’a pas mis au jour tout de suite ; il fallait préparer les esprits ; mais demain on nous dira sans détour : « Voici la vérité historique ; dans la première période du conflit marocain, la France aurait dû montrer ses armes ; mais elle n’avait pas d’armes ; grâce à nous,