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Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/100

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l’état de pureté ; et elle ne fait pas peu dans les querelles, qui se développent en discours mal faits. Je trouve admirable que tant d’hommes se soient jugés incapables de changer le cours des événements, même à portée de leur main, seulement parce que les mots s’arrangeaient mal. C’est mourir pour la grammaire. Et, au rebours, Pangloss se console de tout par d’autres discours ; et ce grammairien héroïque n’est pas si loin qu’on pourrait croire de l’illustre Leibniz, le plus habile des conciliateurs. Toutefois il faut bien en venir à rendre compte de l’irritation ou de la conciliation par quelque humeur plus ou moins durable. Leibniz avait du bonheur ; et notre bilieux déterministe n’en a pas assez. L’enfant cesse de crier par la chanson, mais encore mieux si on le retourne et si on le met au bain. On soupçonne donc que la connexion apparente des discours, par oui, non, et distinguo, recouvre un autre enchaînement qui se fait