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Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/96

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religion, qui sont toujours tous ensemble dans la moindre de nos pensées. Seulement l’enfance est plus à découvert ; et par l’enfance nous comprenons que nous sommes tous mal partis et qu’il n’en peut être autrement. C’est seulement en ce sens que le secret des dieux se trouve dans les contes ; et cette première richesse a été amplement développée, d’après la situation bourgeoise. Mais je dois dire maintenant, ce qui apparaîtra à sa place dans le développement même, que la situation bourgeoise, et déjà l’enfantine, développe aussi de précieuses idées, sans lesquelles l’adhérente pensée prolétarienne, celle qui se trompe le moins, ne serait jamais parvenue à la conscience d’elle-même. L’animal ne se trompe jamais ; l’animal n’a point d’autels, ni de statues, ni de faux dieux ; c’est pourquoi il dort et dormira toujours.

Tout est de religion dans la vie bourgeoise ; c’est que demander et persuader n’ont point de règles assignables ; tout