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Page:Alain - Lettres à Henri Mondor, 1924.djvu/51

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CINQUIÈME LETTRE

les méditations de cet ordre supposent une agitation des muscles parleurs, et même une mimique de tout le corps, mais retenue, et toujours convulsive. Dont la musique et la gymnastique nous délivrent d’abord, qui nous donnent la paix en nous-mêmes, et nous forment à ne délibérer et à ne décider qu’en action. Par ce Savoir-Vivre, l’unité du corps est conquise, visible en l’athlète, et le cerveau ne retarde plus les affaires, mais laisse passer librement, au contraire, ces secousses entretenues, accordées, compensées, qui font l’heureux état de paix. Aussi est-ce un grand signe de perfection que de se réveiller tout, ce qui revient à accorder tout son corps à la moindre action, ou bien à discipliner chacun des mouvements selon tous les autres, ce qui suppose excitation et modération ensemble ; et, par exemple, la fonction des nerfs respiratoires