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Page:Alain - Lettres à Henri Mondor, 1924.djvu/50

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LETTRES D’ALAIN

musculaire soit apaisée, et que ce qui ne sert point reste au repos, ce qui donne aisance et souplesse. C’est ainsi que le violoniste n’arrive qu’après un long temps à n’intéresser que peu de muscles, même dans la force, et d’abord à ne point serrer les dents. Le cavalier et l’escrimeur ont à gagner de la même manière sur la primitive agitation. Et ce qui est surtout à noter ici, c’est que la précieuse habitude, bien différente de la coutume nouée, est ce qui rend possibles les actions les plus variées et d’un mot les démarches de volonté. Gardons-nous seulement de concevoir la volonté mythologiquement, comme serait le pouvoir si souvent et si vainement décrit de délibérer et de décider sans rien faire ; ce n’est qu’une autre manière de concevoir une élaboration cérébrale séparée, et des conseils de cabinet dans la pointe du front. Il est clair au contraire que