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Page:Alain - Lettres à Henri Mondor, 1924.djvu/75

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HUITIÈME LETTRE


Je ne sais si vous êtes grand astronome ; j’entends par grand astronome celui qui, levant les yeux, perçoit autre chose que des clous d’or et une sombre coupole. Je crois pourtant que cette connaissance des astres a de l’affinité avec ces perceptions indirectes qui anticipent sur vos instruments. Pour moi je tiens barbares ces sciences intermédiaires, comme physique et chimie, qui ne s’arrêtent point à percevoir, et qui imaginent toujours, sans vérifier qu’indirectement ; ce sont des magies prudentes, qui en sont encore à inventer des causes. La biologie au contraire, autre astronomie, se garde de supposer la structure ; elle a assez