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Page:Alain - Onze Chapitres sur Platon, 1928.djvu/117

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de toute l’histoire. Je comprends qu’Alcibiade demandât, avec une sorte d’impatience et peut-être de honte : « Socrate, que me veux-tu ? » Aussi cet entretien si jeune sonne comme le dernier entretien. Alcibiade fait luire le dernier espoir, par une curiosité vive et forte ; et Socrate aussi donne le dernier avertissement. Au Banquet, maintenant, Alcibiade répond par ce sublime éloge s’élevant de l’enfer, et que je crois inutile de citer. « Cette forme de moi promettait trop. » Ainsi, devant quelque Socrate rustique, a parlé plus d’un fils du soleil, avant de se précipiter. Le lecteur sent ici comme sur son visage cet air du matin que Socrate respire, lorsqu’il sort pur de cette ivresse et retourne à sa vie habituelle. C’est par un tel matin, je le parie, que Platon quitta la politique.

Ayant tout mis en place autant que j’ai pu, je ne puis maintenant me tromper à ces discours du Banquet, ni à cette mythologie d’Aristophane, l’homme des Nuées, ni à ce discours plus spécieux de Pausanias, opposant la Vénus terrestre à la Vénus Uranie.