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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/102

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vacances à votre Mélusine, monsieur Gerfaux !

Étourdi, ébloui, le jeune homme se confondait en remerciements. Mme Dalyre, d’un air un peu inquiet, observa :

— Certainement, l’idée mérite une étude sérieuse… Car, à part le personnage de Mélusine, trop scabreux à tenir pour une femme du monde, je crois que…

Mme Marcenat interrompit d’un éclat de rire perlé et souleva moqueusement ses rondes épaules, dont la chair nacrée transparaissait sous la guimpe d’Irlande.

— Ô préjugés antiques et bourgeois !… Mais, ma chère Edmée, toute femme de « notre monde » se ferait honneur de servir la cause de l’art !

Estelle, du coin où elle se laissait oublier, vit Mme Dalyre rougir et se mordre les lèvres, à l’impertinence. Mme Marcenat se retournait, rieuse, vers le compositeur :

— Au risque d’encourir les blâmes des rigoristes, je me sacrifierais moi-même si le maestro m’en jugeait digne ! Allons, monsieur Gerfaux, arrangez-vous pour que l’œuvre soit prête en septembre, alors que les manoirs sont peuplés ! Je vous promets une troupe di primo cartello, et une assistance de choix. En attendant, à demain ! Vous nous jouerez quelque chose de votre partition ! Ce sera une primeur !