Aller au contenu

Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Debout, elle tendait son bras potelé et sa main nue vers le jeune homme, et conclut l’alliance par un vigoureux shake-hand. Ses yeux étincelaient à travers le tulle du voile qui rendait son sourire plus mystérieux et plus attirant. Avec son torse cambré, dessiné par la robe collante, les jambes serrées dans une gaine étroite, la silhouette onduleuse et fuyante de Mme Marcenat rappelait vraiment la forme classique des sirènes.

— Elle pourrait jouer Mélusine au naturel ! Ne dispose-t-elle pas des sortilèges puissants qui mettent les hommes à sa merci ? pensait Estelle, en suivant du regard les deux dames qui montaient le jardin ensoleillé, reconduites par Adrien jusqu’à l’auto.

L’artiste revint vers sa sœur, délirant de joie, d’orgueil et de tourbillonnants espoirs.

— L’aimable femme ! Quel esprit ouvert et agile ! Quel jugement prompt ! Eh bien ! ma petite, Mélusine nous envoie la chance, tu vois ! À nous d’en profiter vivement ! J’écris à Jonchère afin qu’il presse son retour ici.

Estelle, doucement, remarqua :

— En promettant la journée de demain à Mme Marcenat, tu as oublié la répétition à l’église.

Adrien, une seconde interloqué, claqua des doigts avec insouciance.