Aller au contenu

Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quoi qu’il en soit, concluait Gerfaux, avec l’égoïsme des ambitieux, tous deux, en principe, me sont favorables. Il ne reste qu’à marcher droit pour arriver à temps. Heureusement le compagnon embauché débarque au premier matin.

Estelle n’eut pas le courage de profiter du joint. Elle voulut épargner à son frère l’insomnie qu’elle subit elle-même, cette nuit-là. Le lendemain matin seulement, Adrien prit connaissance de la lettre de son ami.

Il sauta sur sa chaise, les yeux élargis de stupeur.

— Hein ! ai-je la berlue ! Jonchère s’excuse !… Il ne vient pas !

Trop peu maîtresse d’elle-même pour chercher à pallier la mauvaise surprise, la jeune fille resta muette, tandis que son frère éclatait en ricanements furieux :

— J’aurais dû m’en douter, connaissant le type !… C’est bien, par excellence, l’homme ondoyant et divers. Dix idées par jour, mais lâchant toujours la dernière, sans en poursuivre aucune !… Qu’il ne pense pas m’enguirlander si facilement ! Je ne me laisserai pas duper !

Violemment, il frappa du plat de la main sur la table et se leva.

— C’est trop se moquer du monde ! Chose promise, chose due ! Il doit tenir, il tiendra !…