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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/120

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— Je ne vous permets pas de me répondre si vite. Nous reprendrons, plus tard, cette conférence. J’aperçois Mlle votre sœur qui vous cherche sur la place. Moi, je vais au presbytère porter mes compliments au curé et entamer les négociations.

Il salua Estelle à distance, sans chercher à approcher de la jeune fille, près de laquelle se tenait Mlle Laguépie, pimpante sous un grand chapeau Montpensier. Les deux hommes se séparèrent. Aussitôt, Caroline s’élança vers Adrien, pour écraser le jeune homme sous les compliments :

— Délicieux ! Magnifique ! Deux anicroches seulement : l’harmonium… et votre soliste ! Cette fillette chante comme bêle un mouton, sans expression, sans sentiment. Une voix froide et cotonneuse, pas toujours juste ! J’en souffrais pour vous !

Gerfaux s’indigna.

— Vous aviez tort, mademoiselle, répliqua-t-il vertement. Mon tympan, à moi, fut complètement satisfait ! Ce soprano, d’une qualité et d’une limpidité rares, est conduit avec autant d’intelligence que de goût… Sans doute, étiez-vous mal placée pour l’audition.

— Il faut le croire, repartit Caroline avec un sourire grimaçant. Pourtant, je voyais nettement