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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/171

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sans la retenir. Tout ce qui devait être dit, ce jour-là, avait été dit.

La grille franchie, seule entre les grands murs de la rue, la jeune fille ne put résister davantage à la tentation qui l’aiguillonnait. Elle déchira fébrilement l’enveloppe et en sortit une feuille de papier où cette ligne seule était tracée : « L’homme dont je vous ai parlé s’appelle Vincent Marcenat. »

Elle vit osciller les choses environnantes, comme si une convulsion ébranlait le ciel et la terre. Sur ce sol, qui semblait se dérober sous ses pas, Estelle prit follement sa course jusqu’à la cathédrale, voisine heureusement. Elle entra dans Saint-Pierre, avec la hâte des pourchassés qui, jadis, atteignaient un lieu sacré de refuge. Et tombant à genoux dans un coin de l’église, elle ne sut mieux faire que de fondre en larmes.

Se pouvait-il ?… Celui qu’elle avait toujours placé au-dessus de la vulgaire humanité, qui lui était sans cesse apparu souverainement juste, délicatement bienfaisant, à l’approche d’une calamité redoutée, s’adressait à elle, simple fille, et requérait son secours !

Elle eût hésité, peut-être même reculé avec une répugnance et une révolte instinctives, si cette proposition eût concerné un inconnu. Mais, dès qu’il s’agissait de Vincent Marcenat, le dévouement le