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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/181

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des joies qui ne se retrouvent plus, quand elles ont eu, pour suite, d’amers désenchantements.

Estelle Gerfaux s’arrêta, tremblant de la tête aux pieds, après cet effort presque héroïque. Épuisée, elle ajouta, d’une voix défaillante où s’effritaient, pour ainsi dire, les mots :

— Vous savez, maintenant… quelle pauvre âme, débilitée, amoindrie, je vous apporte… Ne lui demandez pas plus qu’elle ne peut donner… J’ai tenu à ce qu’aucun doute ne restât entre nous… Ma conscience sera plus à l’aise.

Elle n’avait pas le courage de l’envisager. Rien ne lui apprenait en quelle contenance il avait reçu son aveu. Un court silence s’établit. Puis elle entendit enfin un murmure bas et voilé, mais où vibrait un accent si pitoyable qu’elle en fut ranimée :

— Ma pauvre enfant !

À travers la brume qui troublait ses yeux, Estelle rencontra un regard sérieux et triste.

— Vous avez eu raison de suivre l’instinct de votre droiture, dit M. Marcenat. Je ne vous en apprécie que mieux. Je savais votre mérite, dans les épreuves où j’ai pu vous observer. J’ignorais que vous eussiez souffert plus intimement. Vous ne m’en êtes que plus sympathique.

La jeune fille écrasait son mouchoir sur ses