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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/191

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décision à des indifférents, et le remords de livrer les combats intimes d’un homme que je respecte aux commentaires du public. Quoi qu’il arrive, sois-en certain, je trouverai dans ce qu’on nommerait communément un « sacrifice » des satisfactions de conscience très profondes. Connais-tu quelqu’un qui mérite davantage que M. Marcenat ?

— Tu prêches un convaincu. Et ce serait une gloire extravagante de m’allier à M. Marcenat sans les craintes qui te concernent, ma petite Estelle. Oh ! je sais, mieux que personne, qu’il y a en toi l’étoffe d’une sœur de charité ! Mais tu as raison de réserver pour nous seuls ces considérations délicates. Le vulgaire ne comprendrait pas… Ce qui sera enrageant, c’est que, ignorant la belle part que tu apportes, on t’accusera de faire un marché…

— Si la vérité était connue, on me jugerait encore plus bassement intéressée, répliqua Estelle, qui avait pu observer de près, chez les Busset, les procédés de la médisance et de la critique diffamatoires. Plaçons-nous au-dessus de ces mesquineries, va ! Sans quoi, l’on ne ferait jamais rien qui dépasse le jugement des sots et des malveillants.

Cette tranquille philosophie convainquit Adrien.

— Tu as raison. Et puis, malgré tout, j’ai de l’espoir pour toi et pour lui. C’est tout de même 18