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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/207

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des propos que tu regretterais, à tête reposée, et dont le mauvais souvenir fermenterait dans notre mémoire. Surtout garde-toi des jugements précipités et injustes. Mlle Gerfaux, loin de m’empêcher de t’instruire de mon dessein, m’en a elle-même pressé. Et je ne cède nullement à un caprice, comme tu l’imagines. Je te le répète : Estelle Gerfaux me paraît la seule femme capable de m’aider, dans les circonstances douloureuses qui peuvent me réduire à un état d’infériorité et de dépendance très pénible. Je l’estime, et elle-même m’a toujours témoigné la plus grande confiance.

— Mais comment veux-tu que je lui fasse mérite de t’épouser ? Voyons, mon ami, considère les choses sous leur vrai jour… Qu’était son père ?… Une sorte d’entrepreneur qui n’avait même pas passé par l’École des Beaux-Arts et qui est mort presque insolvable… Songe à ce que représente Vincent Marcenat, pour la sœur d’un petit organiste !… Je trouverais tout naturel que tu te remaries, mon Dieu ! Mais que cette union soit au moins assortie à ta situation ! Cette jeune fille n’est pas de notre monde !

M. Marcenat, le front labouré de plis, céda à l’irritation qui lui tiraillait les nerfs, et sardonique à son tour :

— « Pas de notre monde ! » Voilà précisément