Aller au contenu

Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maison de la rue du Pont-Neuf. Et, peu d’instants après, la jeune femme se trouvait assise à la place d’honneur d’une table servie avec luxe, entourée d’une assistance peu nombreuse.

Toujours ce halo fantastique donnant un aspect irréel à la scène ! Confusément elle distinguait Mme Dalyre, guindée et pompeuse, ses petits yeux plus enfoncés que jamais sous le front proéminent, et distendant ses lèvres serrées, de temps à autre pour un sourire de commande, comme un automate dont joue le ressort. Plus loin, des figures à peu près inconnues, parents ou amis de M. Marcenat ; le fils aîné de Mme Dalyre, l’usinier des Sables, près de son élégante jeune femme, tous deux corrects et ennuyés. D’un autre côté, Adrien et Monique, silencieux, visiblement émus ; et Mlle Gaby, droite sur sa chaise, gardant un sérieux magistral, sous sa robe rose de demoiselle d’honneur.

Encore un peu de temps… Le décor et la figuration se transformaient de nouveau… Estelle était revenue à sa chambre, rue des Carmes, pour y changer de toilette et rassembler quelques objets oubliés. Monique, Mme Françon, Gaby l’avaient aidée à enlever la blanche tunique de l’hyménée, remplacée déjà par un costume de voyage en serge kaki.