Aller au contenu

Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

thémis. Ah ! l’aimable gîte, intelligemment disposé pour le repos et le rêve !

Ces primes impressions — futiles peut-être, mais savoureuses — préparaient l’esprit des voyageurs à une vie souriante. Ici, la sensation d’exil s’abolissait. La Toscane, avec ses doux paysages, son art sobre, raffiné, tout de vérité et de mesure, c’est la France en beauté, dans une fête de lumière.

Et quelle dignité naturelle et avenante dans ce peuple ! La jolie femme de chambre, Assunta, aux mains longues, au sourire discret, n’était-elle pas une véritable grande dame, par la finesse et la réserve ? Et le majestueux portier semblait un seigneur qui accueille ses hôtes, au seuil de son palazzo, et s’emploie, avec bonhomie, à les obliger en leur procurant des franco-bolli.

Rien de bas, ni de vulgaire, ni de brutal, parmi les plus simples et les plus frustes paysans assemblés, au marché du vendredi, sur la piazza della Signoria, les vendeurs d’herbages ou les enleveurs d’ordures, guidant des chariots baroques, que traînent des chevaux, gros comme des ânes, ou des baudets, gros comme des chiens ! Et ces enfants éveillés, aux frimousses espiègles, ces artisans, aux traits caractérisés et énergiques, dont les blouses à empiècements et à plis gardent une antique coupe, combien il était intéressant de les retrouver,