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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/25

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nuya vite à périr dans l’antique cité, où tant de rues gardent un aspect médiéval et un silence de cloître. Elle prit Poitiers en dégoût, essaya d’attirer son mari vers Paris ou Bordeaux. L’avocat, attaché à son Palais, à l’Université où il professait, au pays où ses aïeux laissaient un souvenir si honorable, avait refusé de s’exiler. La jeune femme alors se vengea en se libérant, autant qu’il se pouvait, du lien conjugal, sans cesse appelée par sa famille et ses amis en gais rendez-vous aux endroits où l’on s’amuse : Biarritz, Nice ou Paris. Et l’on assurait que M. Marcenat, trop fier pour montrer sa peine d’abord, puis complètement refroidi, ne tentait rien pour retenir la vagabonde.

Estelle Gerfaux, dans son respect pour le haut caractère de cet homme, s’abstenait de penser à ces misères. Et elle coupa court aux commentaires acidulés de Mme Busset, l’esprit absorbé, d’ailleurs, par ses lancinantes inquiétudes.

Une heure plus tard, la tante et la nièce descendaient la rue du Pont-Neuf, et longeaient les hautes murailles couronnées par des cimes de marronniers en fleurs. La grille ouverte à leur coup de sonnette, la façade surmontée de balustres apparut, au bout d’une allée en berceau. Le perron à double escalier franchi, les deux femmes traversèrent le large vestibule, où des panoplies