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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/26

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d’armes anciennes et étrangères brillaient sur des tapisseries de verdure. Le domestique poussa une porte drapée d’une portière, et montra l’appareil téléphonique, à l’angle de la cheminée de bois sculpté.

— Mademoiselle peut demander sa communication et attendre ici en toute tranquillité. Personne ne la dérangera. Monsieur en a donné l’ordre.

Il referma sans bruit, d’un mouvement moelleux. La pièce, abandonnée ainsi aux deux femmes, était le bureau même de M. Marcenat. Pendant qu’Estelle, fébrilement, appelait au téléphone, Mme Busset procédait à un inventaire méthodique et minutieux, allant de l’une à l’autre des vastes bibliothèques, où des reliures précieuses s’entrevoyaient derrière les grillages de cuivre, et se piétant devant les tableaux, les bronzes, les statuettes de marbre italien ou les ivoires japonais.

— Ce que ça doit coûter, tout ça ! marmonnait-elle. Il faut avoir joliment d’argent à perdre !

— Le numéro six ! Et trois quarts d’heure au moins à attendre ! fit Estelle, accablée.

Elle se jeta dans un fauteuil, incapable de prêter attention à quoi que ce fût, et indifférente aux propos de sa tante. Concentrée dans son anxiété, elle épiait le silence, croyant toujours y entendre vibrer le carillon annonciateur. Oh ! savoir, savoir