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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/293

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bord du trottoir. Tous ensemble revinrent vers les Algues, les trois hommes marchant derrière les deux dames.

Comme ils rentraient à la maison, Gerfaux sérieux se faufila, sous prétexte de détacher le manteau d’Estelle.

— Je dois te prévenir, souffla-t-il.

Mais sans paraître même remarquer Adrien, la jeune femme, d’un sourire, requérait l’aide de son mari. Et l’artiste renonçait à se faire comprendre.

Mme Dalyre, étincelante de paillettes bronzées sur sa tunique de tulle gris, attendait dans le hall, l’éventail au poing, comme une sentinelle munie de son fusil. C’était une grave aventure que ce dîner pour la dame provinciale, quoiqu’elle affectât la placidité d’une personne pour qui de tels événements sont affaires courantes. Quelques minutes s’écoulèrent.

— On dîne si tard à Paris, fit-elle, pour excuser son voisin.

Enfin le directeur de la Vie mondaine montra sa large carrure, sa barbe brune, en éventail sur le plastron piqué d’or. Il n’était pas seul. Une ombre masculine, plus désinvolte, marchait sur ses pas.

— Chère madame et gracieuse voisine, dit galamment M. Castien, s’inclinant sur la main de la veuve, je crois que vous me saurez gré de vous