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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/309

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Casino, s’orienta au carrefour des avenues et, sans trop de détours, parvint à l’endroit désigné.

Le banc sur lequel elle s’était assise près de son mari, l’avant-veille, était libre. Peu de promeneurs en ces parages. L’heure du bain retenait à la grève. Le coin était plaisant. La nappe d’eau, qui étendait son miroir entre les arbres, répandait une fraîcheur agréable. Des chênes-verts, surgis entre les pins, des genêts encore garnis de leurs gousses d’or égayaient le sous-bois roux, trop aride ailleurs. Des senteurs balsamiques flottaient dans l’air. Mais, de tous ces avantages, Estelle ne jouirait qu’imparfaitement, tant qu’elle resterait seule.

Mme Marcenat s’arrangea, avec un petit soupir, pour supporter l’attente, tira de son sac un livre, puis un petit carnet qui ne la quittait guère. Elle feuilleta, s’intéressa, réfléchit, les paupières mi-closes. Tout à coup, le crissement d’un pas sur les aiguilles sèches qui tapissaient le sol lui fit relever les yeux. Un cri léger lui échappa. Elle se dressa d’un bond. Renaud Jonchère arrivait devant elle, haletant d’une course précipitée.

— Ah ! fit-il, en découvrant d’un geste large son front où perlait la sueur, combien je vous remercie ! Et que vous êtes bonne de m’avoir compris, et de m’avoir appelé !