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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/35

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femme qui aime savent mentir. Et Adrien ne vit dans les prunelles nuancées de vert, de bleu et d’or que le sourire d’une tendresse heureuse.

Discrète, Mme Lenoir s’esquiva.

— Je vais vous faire monter une collation, mademoiselle.

Estelle enleva son chapeau, son manteau, et se laissant tomber sur la chaise basse, près de son frère :

— Il n’a pas été difficile de me décider, va ! reprenait-elle avec entrain. Il y a longtemps que j’avais envie de m’évader. Ah ! mon petit Adrien, l’existence abêtissante que je mène là-bas !…

— Je m’en doute, va ! soupira-t-il. C’était mon rêve d’acquérir une situation assez stable, assez nette, pour t’appeler près de moi. Et maintenant, hélas ! le rêve s’éteint comme une fusée qui se noie.

Du doigt il se frappait le front.

— Tout est creux ici ! Cerveau liquéfié, crâne vide ! Plus de travail possible !

Vite, d’une main impérieuse, elle lui fermait la bouche.

— Le mot « travail » est momentanément interdit. L’essentiel est de guérir. Pour cela, abandonne-toi à ma discrétion, sans prendre la peine de penser !