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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/56

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Sables-d’Olonne et faisait à Poitiers de fréquents séjours. Le jeune artiste salua respectueusement, mais à la réplique brève de la tête altière, aussitôt rencognée dans l’ombre, le malheureux garçon prit conscience du piètre effet que devaient produire son costume négligé, ses souliers poudreux, son bâton, taillé à un buisson d’épines, et le panier d’osier, couvert de feuilles de fougères, qui pendait à son bras gauche. Crânement, il brava :

— Voyez, monsieur, fit-il, plaisamment plaintif en exhibant sa corbeille rustique, sous prétexte d’exercices salutaires à quels métiers on m’oblige ! Aujourd’hui j’étais délégué à la provision de beurre, dans une ferme éloignée ! Je fends le bois pour la cuisine, je sarcle, j’arrose, je fais la chasse aux limaces ! Je vais chercher de l’eau fraîche à la Fontaine-aux-Loups ! Un esclave, quoi !

— Aux ordres d’un bon tyran !… Le traitement fait merveille, si j’en crois votre mine !

— C’est vrai que je me sens, revivre ! dit Gerfaux, la voix émue. Ah ! Monsieur, que de reconnaissance je vous dois !… Mais ne monterez-vous pas jusqu’au plateau, pendant qu’on répare le truc ?

M. Marcenat, hésitant, consultait le chauffeur.

— Ai-je le temps, avant que vous puissiez repartir ?