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Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/82

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guépie, Estelle, instinctivement, s’éloigna de son compagnon.

Gerfaux ouvrit la claire-voie, en haut de l’escalier abrupt qui, du chemin, montait au verger. Son regard souriait aux arrivants. Derrière Adrien, Caroline, comme un petit coq hissé sur de grands ergots, se dressa, la mine narquoise, pour accueillir Estelle.

— Je venais chercher vos commissions, ma chère, en allant surveiller nos ouvriers. (Elle appuya avec dignité sur l’adjectif.) Mais nous avons fait chassé-croisé, puisque vous étiez vous-même à Poitiers. Pourquoi ne m’avoir pas avertie ? Je vous aurais épargné ce déplacement.

Estelle n’eût pu définir pourquoi elle avait souhaité justement éviter la visite de Caroline, pendant le séjour de Renaud à Lusignan. Mlle Laguépie affectait, d’ailleurs, d’ignorer l’étranger. Alors, se rappelant à propos les exigences protocolaires de cette pointilleuse personne, Mlle Gerfaux se hâta de procéder aux rites cérémonieux :

— Ma bonne, permettez-moi de vous présenter M. Jonchère, le meilleur camarade de mon frère. Mlle Caroline Laguépie, une très obligeante amie de Poitiers, qui a la charité de consoler notre exil.

Tout de suite très souriante, sans perdre rien de sa majesté d’archiduchesse, Caroline répon-