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Page:Alberti- De la statue et de la peinture, 1868.djvu/122

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noir. Joins-y qu’en aucun lieu tu ne trouveras le blanc ou le noir sans qu’il incline vers quelque genre de coloration.

Traitons maintenant de la puissance des lumières, entre lesquelles il faut distinguer celle des astres, comme du soleil, de la lune, de l’étoile Lucifer, et celle des lampes et du feu. Elles ont entre elles de notables différences. En effet, les lumières astrales occasionnent des ombres égales aux corps, tandis que le feu les projette plus grandes que ceux-ci. L’ombre est formée par l’interception des rayons lumineux. Les rayons interceptés sont, ou fléchis en quelque autre part, ou repliés sur eux-mêmes. Ils sont fléchis, ainsi que les rayons du soleil qui, tombant sur la surface de l’eau, s’en viennent frapper ensuite des parois. Toute réflexion de rayon forme, comme, le prouvent les mathématiciens, des angles égaux entre eux. Mais cela regarde une autre partie de la peinture. Les rayons réfléchis s’imbibent de la coloration qu’ils empruntent à la partie causant leur réflexion. C’est ce que nous pouvons voir lorsque la figure des personnes qui se promènent dans un pré reflète du vert.

J’ai traité des superficies ; j’ai dit comment, par la vision, une pyramide est composée de triangles ; nous avons prouvé combien il est nécessaire que la distance, la position du rayon central et la réception de la lumière soient déterminées et certaines. Mais puisque, d’un seul regard, nous embrassons, non-seulement une superficie unique, mais encore plusieurs à la fois, et puisqu’il a été traité,