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Page:Alberti- De la statue et de la peinture, 1868.djvu/123

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DE LA PEINTURE

tout au long de chaque superficie particulière, il nous reste maintenant à rechercher comment plusieurs superficies réunies se présentent à la vue.

Chaque superficie jouit, comme nous l’avons enseigné, de la propriété d’être remplie de ses couleurs et de ses lumières, dans sa propre pyramide. Or, les corps sont enveloppés par les superficies, et toutes les quantités des corps que nous pouvons apercevoir, ainsi que toutes les superficies, forment une pyramide unique remplie d’autant de pyramides moindres qu’il y a de superficies comprises par le rayon visuel. Cela étant ainsi, on pourrait dire : Le peintre a-t-il donc besoin de tant de considérations pour peindre ? Mais il s’agit de bien comprendre qu’on ne saurait devenir un excellent maître qu’en connaissant parfaitement la différence existant entre les superficies et en remarquant bien leurs positions, chose connue seulement d’un très-petit nombre. Or, si on demande aux premiers, en général, d’expliquer l’avantage qu’ils trouvent à peindre telle ou telle superficie, il leur sera plus aisé de donner n’importe quelle réponse qu’une bonne raison. C’est pourquoi je supplie les peintres studieux de vouloir bien nous écouter. En effet, ils trouveront leur compte en apprenant ces choses, et cela ne saurait nuire à quelque maître que ce soit. Qu’ils apprennent donc, alors qu’ils circonscrivent par des lignes une superficie et qu’ils couvrent de couleurs les endroits déterminés, qu’il n’y a rien de plus curieux à rechercher que le cas où plusieurs formes de superficies se pré-