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Page:Alberti- De la statue et de la peinture, 1868.djvu/24

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PROLOGUE.

connaissance constitue la science graphique. Ce que Vitruve appelle graphidos scientia.

Le géométrique mesure l’objet et ses superficies ; il tombe sous les sens. Suivant le tempérament de l’artiste, il parie dans une donnée restreinte soumise au sentiment de l’harmonie et de l’eurythmie. Cette donnée, les différentes écoles (alors qu’il y avait des écoles) en ont établi l’archétype, pour l’anthropographie, dans un canon invariable, mais que les talents indépendants peuvent toujours modifier selon leur génie afin d’affirmer leur style. Là, surtout, gît l’interprétation libre de la nature et le droit de lui imposer de discrètes et religieuses modifications, subordonnées toutefois aux lois naturelles.

Le géométral constate les rapports entre la hauteur de l’objet et la largeur de son plan, ce qui constitue l’étendue, le spatium corporis, le corps sous ses trois dimensions, ce que les Grecs nommaient τό τριχή διαστατόν.

Le perspectif établit la circonscription optique apparente des objets. C’est la science des délinéations scénographiques dans les surfaces, occasionnées par l’éloignement et par la position du spectateur.

Le géométral et le perspectif déterminés par les