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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/154

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chandelle romaine s’éleva au milieu de l’Océan, dans la direction de l’île des Campbell. C’était le signal des feux d’artifice. On y répondit de tous les côtés, et ce fut un feu roulant de détonations. Les « Soleils », les feux de Bengale et les « Étoiles » se succédaient sans interruption. Ah ! qu’on devait s’amuser dans l’île ! Alors, il faut l’avouer, quelques larmes brûlantes arrosèrent les liserons endormis, et une petite tête blonde, penchée sur les capucines, leur confia ses pensées en soupirant.

« Au moins me regrettent-ils un peu là-bas ? »

Mais ce ne fut que l’éclair d’un moment. Rose releva la tête, essuya ses larmes, et, s’absorbant dans le bonheur qu’elle avait procuré à sa petite amie, elle s’écria tout haut :

« Comme Phœbé doit s’amuser ! Je suis sûre qu’elle n’en peut croire ses yeux ! Ah ! j’ai eu raison de l’envoyer dans l’île, et ce serait à recommencer que je le ferais encore.

— Rose ! interrompit une voix masculine, celle de l’oncle Mac, père de son cousin Mac, qu’elle supposait occupé en ce moment à montrer à son petit ami Fun-See les illuminations de la ville.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Rose.

— Vite, vite, lui dit son oncle, jetez quelque chose sur vos épaules et accourez. Je venais chercher Phœbé pour lui faire voir mes feux d’artifice, mais il paraît qu’elle n’est pas là. C’est vous que je trouve, tant pis pour vous, je vous emmène à sa place.

— Mais, commença Rose, qui tenait à se sacrifier jusqu’au bout, si Debby...