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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/155

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— Je sais, je sais, dit l’oncle Mac, personne n’a besoin de vous maintenant, et vous me contrarieriez réellement en me refusant. »

Rose se laissa convaincre.

« Fun-See sera charmé de renouer connaissance avec vous, dit M. Campbell en traversant le jardin au pas de course.

— Comment ! Fun-See est là aussi ? s’écria Rose.

— Oui, je l’ai pris en passant et je l’ai laissé très occupé à allumer les dernières lanternes de la barque. Vous trouverez qu’il a fait des progrès depuis notre dernière entrevue. »

En effet, Fun-See exprima à la petite fille tout le plaisir qu’il avait à la revoir, dans un langage mi-anglais, mi-chinois, qui la fit rire aux éclats.

Somme toute, Rose n’avait perdu que quelques fusées, et ce fut pour elle, pendant une demi-heure, un enchantement perpétuel.

Tout à coup, neuf heures sonnèrent à toutes les horloges de la ville. Les habitants de l’île avaient sans doute épuisé leurs munitions, car ils laissèrent sans réponse un magnifique feu de Bengale vert qui, pendant plusieurs minutes, avait donné un aspect fantastique à la colline des Tantes.

« Voilà la fin ! s’écria Rose, en s’enveloppant dans son châle.

— Y aurait-il quelque anicroche ? » murmura M. Mac Campbell, visiblement désappointé.

Mais une étincelle brilla dans le lointain.