Aller au contenu

Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aujourd’hui, mais nous deviendrons matinaux, n’est-ce pas, Rose ?

— Certainement.

— Ah ! puisque je vous rencontre, ma tante, reprit le docteur, pourrais-je vous demander la permission d’accaparer pour mon usage personnel la chambre verte ?

— Je vous abandonne toutes les chambres du manoir, à l’exception de celle de ma sœur.

— Et me permettrez-vous aussi de prendre à droite et à gauche de quoi la meubler à ma fantaisie ?

— Mettez la maison sens dessus dessous si vous voulez. Tout ce qui est ici est à vous. Je ne vous demande qu’une chose, c’est de rester auprès de nous le plus longtemps possible.

— Soyez tranquille, ma tante ; Rose est là comme une ancre qui me retient au rivage. Je gage que vous en aurez bientôt assez de ma présence.

— Jamais ! s’écria la vieille demoiselle. Rose, n’oubliez pas de vous couvrir, mon enfant. Bonne promenade. »

Et tante Prudence ferma sa porte.

Traire son lait soi-même n’est rien moins que facile, et Rose n’y réussit pas du premier coup. Claudine, la belle vache brune qui donnait de si bon lait, semblait reconnaître à quelles mains inexpérimentées elle avait affaire ; elle se remuait, agitait sa longue queue et se retournait constamment du côté de Rose, qui était assez effrayée de ces procédés.

Enfin, après je ne sais combien d’essais infructueux, de rires et de cris de la part de Rose, l’oncle Alec se