Aller au contenu

Page:Alexandri - Ballades et Chants populaires de la Roumanie, 1855.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Devant un large festin,
Il faisait joie et bombance
Et s’exclamait en mangeant :

« Je voudrais bien boire à quelqu’un
« Et ne sais à qui boire.
« Boirai-je à mon mourgo ?
« Mais le mourgo est un peu fou,
« Il n’est propre qu’à courir.
« Boirai-je à mes armes,
« Mes armes, mes sœurs chéries ?
« Mais elles ne sont que bois sec,
« Bois sec et fer froid. »

Pour lors, voilà qu’il entend
Un hennissement lointain
Qui toujours se rapprochait.
Toma se lève lentement,
Regarde par-dessus les plaines,
Et aperçoit un jeune brave
Sur un cheval noir et léger,
Un cheval de la Dobrodja,
Qui valait un coursier royal.
Ce brave, grand et chevelu,
Ainsi qu’un chêne au feuillage épais,
C’était Mané aux larges épaules !
Il portait un kojok 62 large et soyeux
Et une massue grossière
Façonnée à coups de hache,
Il s’approche de Toma
Et lui parle ainsi :