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Page:Alexandri - Ballades et Chants populaires de la Roumanie, 1855.djvu/56

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moi des trois sœurs qui sont allées cueillir des fleurs au lever de l’aurore.


— La sœur aînée s’est dirigée vers une plage enchanteresse, le long du Danube, du côté de la mer ; la sœur puinée a quitté le jardin et s’est égarée au sein des forêts antiques, par delà neuf grandes montagnes ; la sœur cadette, la plus sauvage des trois, gémit et pleure là-bas sous ce rocher, cachée dans une ombre profonde. »


Hercule, le brave capitaine, lance son cheval. Un bond… le rivage en retentit, et les voilà près de la roche qui pleure.


« Sors du rocher, jeune fille ! apparais à ma vue.


— Hélas ! comment sortir du rocher quand je suis toute nue ; je redoute le soleil ; je crains d’être absorbée par ses rayons.


— Sois sans crainte, jeune fille sauvage ; je te prendrai dans mes bras pour ranimer mes forces et te défendrai des caresses du vent et des baisers ardents du soleil.


— Oh ! mon brave bien-aimé ; si je te suis chère et si tu veux faire de moi ta compagne, arrache-moi à l’ombre épaisse de ce rocher et je paraîtrai à la lumière du soleil, le cœur plein d’amour. »


Hercule, le brave capitaine, frappe du pied le rocher et soudain il en voit surgir une jeune fille entièrement nue : elle était blanche, elle était belle, elle