— Puisque tu es sans pitié ! puisque tu ne sens aucun remords, après m’avoir enlevée à mes parents, de m’égarer au sein des forêts profondes… fasse le Seigneur Dieu qu’il en soit selon ma pensée !
Puisses-tu marcher et marcher encore jusqu’à ce que tu deviennes esclave chez les Turcs, portant le boutouk 16 aux pieds et des chaînes aux bras.
Puisse mon doru[1] te poursuivre et t’atteindre au plus pénible de ta route ! puisse mon regret te saisir au plus pénible de ta course !
Puisse ton cheval s’abattre et te jeter le front contre terre ; puisses-tu avoir les deux bras fracassés, et être obligé de tenir la bride entre tes dents, et tes parents verser des larmes en te voyant ainsi !
Puisses-tu te marier neuf fois et avoir neuf garçons ! puisses-tu enfin te marier encore une dernière fois pour avoir une fille qui t’apporte à boire de l’eau saumâtre au fond de ta prison !… »
- ↑ Voyez l’Introduction.