Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/192

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toujours au bord de la mer, pour y passer quelques mois avec sa mère et sa femme, songea à louer quelque chose, cette fois. aux environs de Paris, dont il ne voulait pas trop s’éloigner, à cause de la prochaine Exposition.

On lui avait parlé de Triel. Il se rend donc à Triel. Mais la platitude du pays, l’importance du gros village le consternent et le rebutent. — « Ça, la campagne ? Alors, autant tout de suite les Batignolles ! » Et, l’après-midi n’étant pas avancé, il loua une voiture, afin de visiter le pays plus à fond, avant de reprendre le train à Poissy.

En route, il rencontre d’abord Vernouillet, un petit village qui le console un peu. La route devient tout à fait pittoresque. Dix minutes plus loin, nouveau petit village. La première maison qu’il aperçoit, — étroite, cachée dans un nid de verdure, isolée du hameau par une allée d’arbres magnifiques qui descend jusqu’à la Seine, et sous laquelle un pont livre passage à la voie ferrée, — la première maison lui fait éprouver ce que, en amour, Stendhal appelait « le coup de foudre. » Seulement, un écriteau : « A vendre » pendait près de la porte. Bien qu’il n’eut [sic] aucune envie de devenir propriétaire, il visita quand même, espérant arriver à une location ; mais il se heurta contre une volonté absolue, et ce fut alors en lui un combat de quelques jours, qui se termina chez le notaire.

Il avait acheté la petite maison neuf mille francs.