Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/193

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Une bagatelle ! La petite maison tenait de la ferme, et le jardin était grand comme un mouchoir. Quelques semaines après, les maçons, les peintres, les tapissiers y entraient pour préparer un premier aménagement. Ils n’en sont plus sortis ! C’est que, après leur avoir fait réparer la petite maison, Zola leur en a fait construire une grande, appropriée à ses besoins professionnels, à son goût du confortable, à sa passion unique : le travail. Cette seconde maison, il est vrai, décupla au moins le prix d’achat.

Voici maintenant l emploi [sic] d’une des journées de notre campagnard.

Huit heures du matin. Il s’éveille dans son large lit Louis XVI, à cannelures de cuivre. Pendant qu’il s’habille, — vêtements de vrai rural, veston et pantalon de velours marron à grosses côtes, souliers de chasseur, — devant lui, par une grande glace sans tain placée au-dessus de la cheminée, il donne un coup d’œil au paysage. La Seine est toute blanche ce matin, et les peupliers de l’île, en face, sont noyés dans une brume cotonneuse.

A peine descendu, il sort avec ses deux chiens : le superbe « Bertrand, » un bon gros terre-neuve, et le minuscule « Raton, » un sacré petit rageur. Quelquefois, madame Émile Zola est de cette sortie matinale. On suit la grande allée ; on passe sur le pont du chemin de fer. Voici la Seine, dont on longe la berge. Si l’eau n’est pas trop froide, Bertrand prend un bain. Un quart d’heure après, on est de