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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/187

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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

rédiger leurs notes de cours avec des souvenirs frais.

— Quels crétins que tous ces bûcheurs ! s’écria Courcier, de Paris, en se retrouvant seul avec Jéror, d’Alger.

— Nom de Dieu ! soupira celui-ci.

Si tout n’était pas rose dans les délicates fonctions dont Jéror et Courcier avaient eu le dévouement de se charger, un grand contentement secret commençait à percer chez les Coqs. Dans des coins du Divan, c’étaient des colloques à voix basse, avec de petits rires contenus, des frottements de mains joyeux qui se terminaient par un doigt mystérieusement appuyé sur les lèvres. Ceux qui se rencontraient sur le Mail, se coulaient du coin de l’œil un regard d’intelligence ; certains se touchaient la main en affiliés, avec des rotations de tête circulaires, pour guetter.

Malgré ces velléités de mystère, la grande nouvelle transpirait peu à peu dans la ville. Déjà, depuis deux jours, on avait remarqué les allées et venues des deux trésoriers-organisateurs, pénétrant à chaque instant aux Momies des Quatre-Billards, et dans la salle des officiers du Durand, prenant à part des civils et des militaires, déployant jusque sur les billards d’immenses feuilles de papier barbouillées de signatures. Des piliers de café, des bavards de l’absinthe, des ruines du domino et du piquet, le secret des Coqs montait déjà dans les nombreux cercles de la ville, commençait à traîner chez les trois ou quatre coiffeurs du Mail et sur le comptoir des bureaux de