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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/215

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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

de son chez soi et de ses habitudes. Lui, avait fait de son mieux, voilà tout. L’argent ? assurément il avait été obligé d’en avancer de sa poche : simple détail, d’ailleurs, compte à régler avec les trésoriers, à tête reposée.

— Tu aurais toujours dû nous écrire, hasarda Courcier en échangeant un coup d’œil avec Jéror, qui n’avait pas oublié non plus les angoisses de leur promenade au manège.

— Écrire ! écrire ! répétait M. Lefèvre, l’air naïf, étonné. Et le temps ?…

Il n’y avait seulement pas songé, sa parole d’honneur ! Une fois dans l’action, lui ! il se croyait encore à l’armée d’Afrique, il ne regardait jamais en arrière. Vrai Dieu ! il eût accompli de la jolie besogne si, au lieu de faire abnégation de tout, d’oublier ses affaires personnelles, il s’était demandé à chaque instant du jour : « Et mes chevaux ? mes leçons ? mes élèves ? Et ma pauvre Sélika ?… Me surmène-t-on Soliman et Roxelane ?… » Ventrebleu ! pour qui le prenait-on ?…

— Ne bavarde pas tant, vieux Coq… Dis-nous plus vite que ça où tu les as ramassées…

C’était la voix de stentor de Mauve, de Toulon, qui venait de tonner.

— Où les as-tu ramassées ? répéta-t-il avec une véhémence et un volume de voix extraordinaires.

Heureux et enthousiasmés, quelques Coqs braillards répétèrent plusieurs fois en scandant tous en-