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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

Enfin, le père Lefèvre a depuis longtemps transporté ailleurs son « manège », et ses diverses aptitudes. Mais la petite Laure, elle, longtemps heureuse avec le banquier de la première chanteuse, a définitivement pris racine dans la ville. La petite Laure est encore la ressource des Coqs d’aujourd’hui, la providence des Poussins.

Le jeudi et le dimanche, sur le Mail, à l’heure où le murmure du filet d’eau du Bon-Grand-Homme, est couvert par les cuivres tapageurs de la musique militaire, elle fait sa promenade comme les autres. Belles dames assises sur les chaises, bonnes d’enfants, ouvrières, les gens du peuple comme « la société », sont tellement accoutumés à la voir, qu’elle ne fait plus scandale. Seulement le duc de la « Roche-faux-cols » la suit quelquefois du regard. Puis, tout bas, dans l’oreille de quelque autre momie :

— Une femme du père Lefèvre !… N’est-ce pas ? elles sont toujours gentilles.