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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/288

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JOURNAL DE MONSIEUR MURE.

véritable ami. Si vous faisiez un voyage à Paris, venez me voir. »

« Hélène. »

Même année, aux vacances.

L’an dernier, à pareille époque, j’ai visité la Suisse. Cette année, je ne vais nulle part : je fais partie de la chambre des vacations. D’ailleurs, si je me décidais à aller quelque part, ce ne serait pas à Paris.

« Venez me voir. » À quoi bon ? je n’ai rien à lui dire. Je n’ai plus aucun service à lui rendre. Avec la procuration qu’elle m’avait envoyée, j’ai réalisé la fortune de son père. Selon ses intentions, tout a été vendu, les fermes de Miramont, la maison, le mobilier aussi, — sauf quelques souvenirs que je lui ai expédiés par la petite vitesse. La voilà devenue tout à fait une étrangère pour cette ville où elle ne remettra jamais les pieds.

« Vous êtes un véritable ami. » On sait ce que cela veut dire. Un véritable ami, à deux cents lieues de distance ; mais ne franchissez pas les deux cents lieues ! Allons, c’est l’indifférence absolue. Moi aussi, je dois me mettre à l’unisson, chercher un autre intérêt dans la vie.

Demain j’irai prendre un permis de chasse.