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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/318

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JOURNAL DE MONSIEUR MURE.

jour même à un de mes anciens condisciples, juge-suppléant à Nice. La grosse femme, maintenant silencieuse, me suivait. La main sur le bouton de cuivre, je me retournai tout à coup pour la remercier et prendre congé d’elle. Il était midi. En face, dans la salle à manger, par la fenêtre ouverte, les pensionnaires déjà à table, nous regardaient. Elle alors, souriante et, dans un balancement tout gracieux de ses anglaises :

— Attendez, monsieur !… Monsieur ne voudrait pas déjeuner avec nous ?

Manger là, non ! mais, quel que soit le résultat de mes démarches pour retrouver Hélène, je ne partirai pas sans aller revoir la Cité-des-Fleurs.


10 mai.

Rien !

Mes démarches à la préfecture, infructueuses. On l’a recherchée au bureau des garnis sous différents noms que j’ai indiqués : Derval…, Vandeuilles…, Moreau. Un agent, mis à ma disposition par le secrétaire du préfet, est même allé dans plusieurs hôtels et maisons meublées. Aucune des femmes inscrites sous un de ces trois noms, n’était Hélène.

Rien non plus à Nice. Mon ancien condisciple, le juge-suppléant, vient de me répondre. Il se souvient parfaitement de « la belle madame Moreau », dit-il, et une femme pareille ne passe pas inaperçue. Les