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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/51

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LA FIN DE LUCIE PELLEGRIN

tâcher de trouver ses pantoufles, elle serait tombée, si Héloïse, accourue la première du salon, ne s’était trouvée là pour la soutenir.

Elle ne voulait pas se laisser recoucher.

— Non, je suis reposée, maintenant ; je vais très bien.

La grande Adèle lui roula un fauteuil. Une fois qu’elle s’y fut installée :

— Voyons, qu’allons-nous bien boire… Moi d’abord, je veux une absinthe anisée.

Elles se récrièrent. L’absinthe, ce n’était pas bon pour Lucie ! Elles, d’ailleurs, ne voulaient rien : il se faisait tard… elles avaient des affaires… ce serait pour un autre jour… Puis, Marie la frisée avoua que, l’été, elle n’aimait que la bière ; l’autre Adèle trouva le madère meilleur pour l’estomac, avec des biscuits ; Héloïse fut pour un vermouth gommé, et la grande Adèle pour de l’absinthe à l’eau.

— Vous avez entendu, madame Printemps, dit Lucie Pellegrin : de tout ça, s’il vous plaît… d’en bas, du café.

La concierge se fit répéter plusieurs fois l’énumération de tout ce que désiraient ces dames. Mais, au lieu de partir, elle regardait fixement Lucie Pellegrin ; puis, elle cligna des yeux ; elle se mit enfin à lui faire de petits gestes significatifs : madame Printemps voulait de l’argent ! Comme il ne restait dans tout l’appartement que quelques pièces de deux sous dédaignées par la tante sur le marbre de la table de nuit, Lucie Pellegrin