Aller au contenu

Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1623
1624
MÉTROPHANE CRITOPOULOS


Et tout ce qu’ils peuvent faire à présent, c’est de faire voir audit Mytrofanes nos liturgies et catéchismes, dont ils lui bailleront des copies. »

De Genève, Métrophane alla à Zurich et de là à Venise, où il arriva le 1 er novembre 1(527. Il se rendit sans doute directement à Constantinople. En 1631, on le trouve en Egypte. Un acte de fiançailles nous le montre grand archimandrite d’Alexandrie au 15 septembre 1633. Du 1 er décembre 1633 jusqu’au 31 juillet 1636, il signe en qualité d’évêque : ô Meficpécoç xal AtyÔTi-oi) M^xpoçâvïjç. En septembre 1636, il monte sur le trône patriarcal d’Alexandrie. On le trouve en 1638 à Constantinople, où il souscrit au synode qui condamne son bienfaiteur Cyrille Lucar. Une lettre de Rodolphe Schmid, résident impérial à Constantinople, datée du 30 mai 1639, nous apprend sa mort en Valachie.

II. Ouvrages.

1°’OfvoXoyla xvjç àvaxoXixrjç’ExxXifjaîaç xîjç xaOoXiXTJç, Confessio catholicæ et apostolicæ

in Oriente Ecclesiæ, accompagnée d’une traduction latine de Jean Horneius ; parue à Helmstadt en 1661. L’épître dédicaloire de l’auteur aux professeurs de Helmstadt est datée du 12 mai 1625. Le ms. autographe de la Confession de Métrophane est conservé à la bibliothèque de Wolfenbuttel (n. 1048). Cette Confession a été rééditée par Weissenborn, avec regard sur l’original, dans l’appendice à l’ouvrage de Kimmel, I.ibri symboliei Ecclesiæ orienlalis, Appendice, p. 1-213, par Mésoloras, Zup.60XtxY) xrjç ôpGoSoÇou àvaxoXixrjç’ExxXvjaiaç, t. i, 1883, p. 279-368, et par Michalcescu, Die Bekennlnisse und die ivichtigslen Glaubenszeugnisse der griechisch-orienlalischen Kirche, 1904, p. 186-252. Ces deux derniers éditeurs ont, pour plus de clarté, ajouté un titre de chapitre pour la conclusion de l’ouvrage : xxiii, LTepl xaxaarxdcaECùç xrjç àvaxoXixrjç ExxXyjchocç. — 2° Aoyoç navyjYupixôç, âfxa xal Soy(J.ocxix 6ç, elç xrjv xaxà yévvyjaiv xoù xuplou’Ir)aoijXpLCTXoû, avec traduction latine de Georges Queccius ; paru à Altdorfï en 1626. Cf. Legrand, op. cit., 1. 1, p. 219. Ce discours fut prononcé à l’Académie d’Altdorfî, aux environs de la fête de Noël 1625. C’est un exposé du dogme christologique où l’auteur met spécialement en relief la divinité de Jésus-Christ. — 3°’Anôxpicsiç Ttpoç ty ; v Çr)T7)ai.v… Trepi xou’Atzogtoix.ov pvjTOÙ TaXat-d IIv£Ùu.axi 7TEp17raTetT£, xal È7u6uuiav aapxèç où p.7) xsXscttjxe, avec traduction latine de Melchior Rinder, parue en 1626 à Nuremberg ; cf. Legrand, ibid., p. 220.

— 4° Epistola de vocibus quibusdam liturgicis, texte grec et traduction latine par Jércmic Crudelius, parue à Witlembcrg en 1740 ; cf. Legrand, t. v, p. 211. Cette lettre fut écrite en 1626. Elle donne l’explication des mots Elpp.oç, xporcâpiov, xovxâxiov, ÛTraxôï], è£<x7voaxsXâpiov, cpcoxaycoyixôv et xava>v avec renvois au Ménologe. Martin Gerbert l’a reproduite dans Scriptores ecclesiailici de musica sacra potissimum, 1784, t. iii, p. 398-402. — 5° Emendationes et animadversion.es in Johannis Meursii Glossariurn grsecobarbarum, paru a Stendal en 1787. Cf. Legrand, ibid., p. 212. — 6° Tlepl xrjç Tcpocpopâç toû ypâ|i.p ; axoç A xal 0, ù>ç où vxéXxa xal xrjxa àXXà SéXxa xal Oîjxa ypîj xaûxa 71pocpépeCTOat, écrit à Altdorfï en 1625, édité par Schwenter à la fin de son Oratio de prommeiatione literie Thau niphatæ, Nuremberg, 1625. — 7° Diverses lettres, dont un certain nombre sont publiées. Voir Richter, Epistola, 1782 ; Legrand, op. cit., t. v, p. 212-214 ; Néa Siwv, t. v, 1907, ’EXXyjvcov èraaToXal 7tpoç xov llaxpîxiov’IoiSviov, p. 306 sq.j Xu|x60Xal sic, t’^v àXXvjXoypacplav xoû Myjxpocpâvooç xpixo7toùXou cbç çoiTYjTOvJ xîjç’OÇçép&Tjç, ibid., t. rx, 1909, p. 291-296. Autre lettre publiée dans’Iepôç Xùv8Ea|J.oç, 1914, n. 2 : i. r > et 241. A signaler une lettre en latin à Léger, en réponse à (les avances pour faire l’union des Églises, publiée par Mazaraks, MvjTpcxpâvYjç Kpix6 tuouXoç, ]>. 57-59.

Œuvres inédites. — Nous mentionnons les suivantes d’après Démétracopoulos et Mazarakès : 1° Six homélies prêchées à Venise (renseignement pris dans Dietelmair, De Mctrophane Critopoulo) ; 2°’OSotTCOpixôv. Journal de son voyage en Angleterre, Allemagne, Suisse, Italie. Démétracopoulos se demande si le manuscrit en a jamais été retrouvé, ou s’il s’agit tout simplement de l’album où Critopoulos conservait les lettres des savants avec lesquels il avait été en relation ; 3° Une traduction du Nouveau Testament en grec-vulgaire ; 4° Une grammaire du grec-vulgaire ; 5° Une Antipanoplie, réplique à la Panoplie de Néophyte Rhodinos parue à Rome en 1630 ; 6° Un discours npbç xoùç uâvxa xaivoxofzoùvxaç. Ces deux derniers ouvrages ne sont connus que par la mention qu’en fait (le second en plus par les extraits qu’en donne) Nicolas Pappadopouli, dans ses Prsenolaliones myslagogicæ, ce qui doit suffire à les rejeter dans la région des rêves.

III. Doctrine.

Nous avons à nous occuper ici spécialement de la Confession de l’Église orientale de Métrophane, comptée par un certain nombre d’Orientaux au nombre des livres symboliques de leur Église.

Il faut noter qu’aucun document officiel, ni du vivant de l’auteur ni après sa mort, ne permet de lui donner ce caractère ; et ce n’est que pour son mérite intrinsèque que cette confession a pu prendre rang à côté des documents authentiques de l’Église Orientale, tels que sont la Confession de Moghila ou celle de Dosithée. A noter aussi que sur ce mérite l’unanimité est loin d’être complète. Sans parler de l’Église russe, qui ignore cette confession, il y a toute la gamme des jugements depuis Sathas qui soupçonne le document d’être un faux des protestants, jusqu’à Mésoloras et Michalcescu qui n’hésitent pas à lui reconnaître la valeur de livre symbolique. Nous donnerons les titres (en latin) des différents chapitres en relevant dans chacun d’eux ce qu’il y a de caractéristique. Nous suivons l’édition de Kimmel.

1. Doclrina Ecclesiæ.

Ce premier chapitre concerne uniquement le mystère de la Sainte Trinité. Il consiste surtout en une longue dissertation sur la procession du Saint-Esprit avec réfutation des arguments des Latins. A noter que le Saint-Esprit, aux yeux de notre auteur, est la troisième personne de la Sainte Trinité, uniquement parce qu’elle a été la troisième à être connue, le Père ayant été révélé dans l’Ancien Testament et le Fils par l’incarnation (p. 19). Quant aux terme sper Filium ou ex utroque, Sià xoû Tloù, iE, à[i.cpoïv, qu’on rencontre chez les Pères, il faut toujours les entendre de la procession dans le temps, c’est-à-dire de la mission ad extra du Saint-Esprit (p. 19-20).

2. De creatione, p. 52-64. — Les Anges furent créés en dix ordres. Le dixième était celui de Lucifer et de ses compagnons. Pour combler le vide fait par la révolte de ces derniers, Dieu créa l’homme. Chute de l’homme.

3. De incarnatione Eilii Dei, p. 65-78.

4. De prædeslinatione, p. 79-88.- — Dieu prédestina ceux qu’il connut par prescience devoir être dignes de sa grâce, p. 79. D’une manière plus précise, ceux qu’il prévit devoir user sagement de la lumière naturelle (p. 80). Ce n’est pourtan l pas ce bon usage qui est cause des biens surnaturels, mais uniquement la bonté et la sagesse de Dieu, la bonté qui le pousse à avoir pilié de la créature, la sagesse qui lui fait verser ses dons sur ceux qu’il prévoit ne pas devoir les profaner (p. 85-87).

5. Desacrameniis. Surce sujet, l’auteura franchement ouvert la porte aux idées protestantes. Les sacrements, signes sensibles, gages certains des promesses lai les aux élus, sont le baptême et la sainte coininu-