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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/166

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METROPHANE CRITOPOULOS

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nion, èZ, ûXyjç ôpaTrjç xal jtvsujiaTOÇ àytou CTUYxet[i.eva {p. 90). Il faut y joindre la pénitence. Ce sont les trois sacrements nécessaires au salut. En dehors de ceux-là, il y a aussi d’autres rites mystiques, -avec teXstocI jxuCTTixaî, que l’Eglise appelle sacrements, |AUo"nr)pt.a, par homonymie, parce qu’ils contiennent quelque chose de mystique et de spirituel (p. 93).

6. De prasceptis, p. 94-9’.). — Après avoir parlé du décalogue, l’auteur traite dans ce chapitre de la justification. Il distingue une double justification : celle qui délivre du péché originel : elle est le fruit de la seule bienveillance du Père par le sang de Jésus-Christ, et celle qui nous délivre de nos propres péchés : celle-ci a pour cause antécédente, 7rpo7)Youu.svco< ;, la bienveillance du Père, pour cause conséquente, snojzévcoç, notre propre soin et diligence.

7. De Ecclesia.

Sur ce point aussi, Métrophanc a subi l’influence du protestantisme. Après avoir rapporté deux définitions de l’Église, une qui y fait entrer tous ceux qui se réclament de l’Évangile, orthodoxes ou non, et une autre qui en fait l’ensemble des seuls orthodoxes et de ceux qui ont une santé parfaite dans le Christ, il déclare, s’appuyant sur le symbole du Nicée-Constantinople, que ceux-là ont approché du but qui disent qu’elle est composée de saints. Les notes qu’il assigne à la véritable Église sont bien vagues : 1° la concorde entre ses docteurs ; 2° la conservation sans addition ni soustraction de tout ce qui a été transmis ûtto 7toXXcôv xoct à^LOTuafcov àvSptov ; 3° ne persécuter personne, mais plutôt être persécutée, et cependant résister et triompher par la force divine ; 4° la conservation fidèle de la parole de Dieu, exposée par l’intermédiaire des Prophètes et des Apôtres. Cette divine parole se divise en écrite et non écrite. Notre auteur énumère les livres inspirés. Sous l’influence protestante, il en retranche expressément les écrits deutérocanoniques : Tobie, Judith, la Sagesse, Baruch et les Machabées, ce qui ramène les livres inspirés au nombre de trente-trois, consacré par les trente-trois années de la vie du Sauveur. La parole de Dieu non écrite, ce sont les traditions de l’Église soit dans l’administration des sacrements, soit dans tout ce qui louche à l’utilité ou à l’honneur de l’Église. Et l’auteur décrit ici le rite du baptême chez les Grecs.

8. De særo unguenlo, c’est-à-dire de la confirmation. La confirmation est au baptême ce que l’Amen est au symbole. Malgré son titre, ce chapitre s’étend presque en entier sur les effets du baptême, dont le premier est la destruction du péché originel. Le péché originel n’est ici défini que par le penchant au mal : rj TCpoçTrScrav xcexîav çotit] xod àXoyoç è7u8u[iia (p. 112).

9. De cœna Dominica, p. 115-132. — Il faut une double condition pour que le pain soit matière eucharistique : qu’il soit fermenté et qu’il soit unique. La présence eucharistique, même permanente, est affirmée, mais le mode de changement est inconnu et ne doit pas être recherché. Plusieurs règles et coutumes sont mentionnées au sujet de ce sacrement. Pas un mot n’est dit de la forme de la consécration. Le témoignage de Critopoulos sur l’eucharistie fut utilisé dans la Perpétuité de la foi, édition Migne, t. i, col. 12221223. Les protestants ayant essayé de leur côté d : tirer argument de cet auteur, les écrivains de Port-Royal lui consacrèrent une longue dissertation pour les réfuter, même ouvrage, édit. Mignc, t. IV, col. 345357.

10. De rilibus psenitentite, p. 133-137.

11. De sacerdotio, p. 138-145. — L’auteur nomme sept degrés : évêque, prêtre, diacre, sous-diacre, lecteur, exorciste, portier.

12. De conjugio, p. 141-150. — Le rite est décrit. Les quatrièmes noces sont défendues.

13. De euchelseo (extrême-onction), p. 151-156. —

Rite décrit. Il faut sept prêtres pour l’administrer. Il peut y en avoir moins, et même un seul, pourvu qu’il dise sept fois la prière. On n’attend pas la dernière crise pour administrer ce sacrement : à tel point que le malade peut aller le recevoir à l’église. L’auteur reconnaît en passant, p. 152, qu’il y a une peinechâtiment (7rot.vT]) pour l’âme après la mort, qu’elle supporte avec l’espérance d’être sauvée au jour du Seigneur. Nulle part il ne dit que la maladie de l’âme suffise pour qu’on puisse recevoir ce sacrement.

14. De ceeteris Ecclesise ritibus, p. 157-159. — Il faut en user sagement, et l’auteur les énumère : ils font l’objet des chapitres suivants.

15. De sanctorum imaginions, p. 160-166.

16. De sanctorum reliquiis, p. 167-168.

17. De sanctorum invocatiene, p. 167-170. — -Dans ce chapitre, Métrophane combat expressément l’immaculée conception de la sainte Vierge. II. est un des premiers à avoir repoussé cette vérité, encore affirmée dans des sermons de jeunesse de Cyrille Lucar. Le don que Marie a reçu, c’est seulement de ne pas pécher, xo p./] àjj.ocp-Rxv£iv.

18. De jejunio, p. 181-185.

19. De monachis, p. 186-191.

20. De precibus pro dejunclis, p. 192-197. — L’auteur admet après la mort un état d’expiation pour des âmes justes avant la béatitude. Ces âmes savent par une espérance ferme et indubitable qu’elles seront sauvées. Des allusions aux indulgences de l’Église catholique montrent que Métrophane les a regardées à travers le prisme protestant.

21. De precatione ad Orienlem, p. 198-199.

22. De genibus die dominico et per lolam Pentecosten non flectendis, p. 200-202.

23. Conclusion : De la situation de l’Église orientale. Titre donné par Mésoloras, p. 203-213. L’auteur y fait une sombre peinture des malheurs de son Église, que Dieu console pourtant en maintenant une concorde parfaite entre les quatre patriarches, égaux entre eux sous Jésus-Christ, l’unique tête de l’Église.

On peut voir par l’analyse que nous en avons faite que cette confession, bien que dans l’ensemble elle reflète la doctrine de l’Église grecque schismatique, ne saurait être acceptée par elle comme confession authentique de sa foi. Sur des points importants, comme les sacrements et le canon de l’Ecriture, elle a en effet adopté les idées protestantes contraires à la tradition orientale. Mais elle a le mérite à ses yeux d’avoir exposé avec assez de précision l’enseignement officiel sur la procession du Saint-Esprit, et d’avoir inauguré pour l’Orient la lutte contre le dogme latin de l’immaculée conception.

J. A. Dietelmair, De Métrophane Critopoulo hujus

(Altdorphina.’) Academiæ quondam cive, tandem patriarcha Alexandrino, Alldorf, in-4°, 1769 (je n’ai pu utiliser cet ouvrage ) ; Fabricius, Bibliolheca grivea, t. x, p. 498-499 ; Ilcinsecius, Abbildung der allen and neuen Griechischen Kirche, Leipzig, 1711, passim, spécialement, t. i, p. 197-198 ; Perpétuité de la foi de l’Église catholique sur l’eucharistie, édition Aligne, 1. 1, col. 1222-1223, et surtout t. IV, col. 345-347 ; J. Aymon, Monuments authentiques, etc., Lettres anecdotes de Cyrille Lucar, p. 37, 327-328, La Haye, 171 1 ; A. P. Yrétos, Ne0EXXï]ve)O| çiXoXoyi’a, Athènes, 1854, t. i, p. 211-212 ; K. S. Sathas, NsoeXXïjvtxri (ptXoXoyttr, Athènes, 1808, p. 297298 ; G. J. Zaviras, N&x’EXXâï, Athènes, 1872, p. 449 ; Boutyras et Karydés, AîEtxbv l<TTope ; x : >i yewypaçfad Constantinople, 1881, t. iii, p. 830 ; AeEcLôv’KyyjxXojraiùLôv, Athènes, t. iv (1893-1894), p. 859 ; W. Gass, Symbotik der griechischen Kirche, Berlin, 1872, p. G4-G9 ; Wetzcr et Welte, Kirchenlexicon, 2’édit., t. viii (1893), col. 1444-1446 ; l’rulcïi. Realencyklopœdie, 3’éd., t. xiii (1903), p. 30-33 ; II. J. Chr. Weissenhorn, Appendix librorum symbolicorum, Iéna, 1850, p. vi-xiv ; J. E. Mésoloras, Eufj.60X(XY] rijç opOo-SoÇoj ivatoXcx^ : ’Ex.*kr tac, t. i, p. 205-278 (préface au texte de la Confession de Critopoulos), Athènes, 1883 ;