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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/450

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MONACO — MONARCHIANISME


lum Brilanniarum regem, in-fol., Paris, 1647, demeuré inachevé ; 4° On a publié après sa mort des Dispulationes et commentaria in Aristolelis philosophiam, infol. , Paris, 1652.

L. AHatius, De viris illustribus, n. 108 ; Mongitore, Bibliotheca Sicula, t. I, p. 225 ; Jôcher-Rotermund, Gelehrten-Lexikon, t. iv, col. 1570-1571 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 1003.

É. Amann.
    1. MONALDI Basile##


MONALDI Basile, des ermites de Saint-Augustin, originaire de Sienne (xvi° siècle) ; prédicateur renommé il devint vicaire général, puis procureur général de l’Ordre, et enfin général ; il mourut en 1530. Il a publié à Sienne en 1528 un livre de piété, Philosophia christiana et studium psenitentis, seu in septem psalmos pœnitentiales ; on lui attribue aussi un Tractatus de duodecim abusionibus sœculi.

Jôcher, Gelehrten-Lexikon, t. iii, 1751, p. 608 ; cf. Jôcher-Rotermund, t. iv, col. 1972.

É. Amann.

1. MON ALDUS JUSTINOPOLITAN US, frère mineur (xine siècle). Les problèmes relatifs à son identité ont été bien débrouillés par Sbaralea, Supplem. , p. 547, qui a clairement établi que ce personnage était mort dès avant 1285 (alors que Trithème le fait mourir seulement en 1330) qui l’a distingué d’un autre mineur, Monaldus Monaldeschi (ci-dessous) avec lequel il a été parfois confondu. Notre Monaldus tire son surnom de Justinopolis = Capo d’Istria d’où il est peut-être originaire, et où certainement il mourut et fut enterré. Trithème le loue comme un théologien et juriste très érudit, et comme un prédicateur fort populaire. Il avait publié, certainement avant 1274, date du IIe concile de Lyon, une Summa juris canonici, répertoire alphabétique des matières de morale et de droit canon, fort populaire au Moyen Age sous le nom de Summa Monaldina ; à cause de son contenu elle a été appelée aussi Summa casuum. Cet ouvrage a été imprimé à Lyon, une première fois s. d., puis en 1516, par les soins de Celse Hugues Descousu. Les Commentarii in IV libros Sent., sont demeurés ms., ainsi que des sermons que Trithème avait aussi connus.

Trithemius, De scriptoribus eccl. ; Wadding, Scriptores O. M., p. 173 ; Sbaralea, Supplementum, p. 547 ; F. von Schulte, Die Gesch. der Quellen nnd Lileratur des canon. Rcchis, t. ii, p. 414-418 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 447.

É. Amann.
    1. MONALDUS MONALDESCHI##


2. MONALDUS MONALDESCHI, frère

mineur (xui"-xiv° siècle), d’abord évêque de Soano de 1298 à 1302, puis archevêque de Bénévent de 1303 à 1331, écrivit une Quæstio de pauperlate Christi et apostolorum ejus, demeurée manuscrite. Cod Vatic., 3740.

Sbaralea, Supplementum. p. 548.

É. Amann.
    1. MONALDUS DE MONALDIS##


3. MONALDUS DE MONALDIS, frère

mineur né à Pérouse, procureur de son ordre en curie, négocia en Avignon a la cour de Jean XXII diverses affaires épineuses ; fut nommé évêque de Melfi en 1326, où il mourut en 1331. Sbaralea cite de lui Conciones et theologica plura, sans autre référence.

Sbaralea, Supplementum, p. 548.

É. Amann.
    1. MONARCHIANISME##


MONARCHIANISME, hérésie qui, sous prétexte de sauvegarder l’unité de Dieu, niait la trinité des personnes divines, en faisant du Fils et de l’Esprit-Saint des modes du Père.

I. Les origines du monarchianisme. II. Les théories monarchiennes à Rome à la fin du iie et au début du m 8 siècle (col. 2196). III. Le sabellianisme en Pentapole et la controverse des deux Denys (col. 2204). IV. Les destinées du monarchianisme (col. 2207).

I. Les origines du monarchianisme.

Le christianisme a toujours regardé le monothéisme comme le point de départ de son enseignement. En cela, il se rattachait au judaïsme ; en cela aussi, il s’opposait d’une manière absolue au paganisme. Jamais aucun chrétien digne de ce nom n’a hésité à proclamer l’existence d’un Dieu unique ; et les adversaires de la gnose, tout comme ceux du marcionisme, ont dû insister, autant que les apologistes qui faisaient le procès du polythéisme, sur ce dogme fondamental.

D’autre part, les chrétiens regardaient Jésus-Christ comme Dieu. Ici non plus, ils ne pouvaient avoir aucune hésitation ; et, dès les premières années du n* siècle, un païen averti reconnaissait qu’ils chantaient des hymnes au Christ comme à un Dieu (Pline le Jeune, Episl., X. 97). N’y avait-il entre ces deux croyances, également essentielles, également fondées sur les Écritures inspirées et sur toute la tradition, aucune contradiction ? Il ne semble pas que le problème ait été posé de manière claire dès les origines de la pensée théologique : en tout cas on ne s’en préoccupait guère ; et l’auteur de la seconde lettre de Clément exprimait l’opinion commune en déclarant : « Il faut que nous pensions de Jésus-Christ comme de Dieu, comme du juge des vivants et des morts. » II Clem., i 1.

A ceux que la question intéressait davantage, les apologistes apportaient, sinon une solution définitive, du moins les éléments de cette solution. En s’appuyant sur la doctrine du Verbe qu’avait jadis enseignée saint Jean dans son Évangile, ils déclaraient que le Verbe ne provient pas d’une division de la nature divine : « Ce qui est divisé est retranché de ce dont il est divisé, enseignait par exemple Tatien ; mais ce qui est distribué suppose une dispensation volontaire, et ne produit aucun défaut dans ce dont il est tiré. Car de même qu’une seule torche sert à allumer plusieurs feux, et que la lumière de la première torche n’est pas diminuée parce que d’autres torches y ont été allumées, ainsi le Logos, en sortant de la puissance du Père, ne priva pas de Logos celui qui l’avait engendré. Moi-même par exemple, je vous parle, et vous m’entendez ; et moi qui m’adresse à vous, je ne suis pas privé de mon logos parce qu’il se transmet de moi à vous ; mais en émettant ma parole, je me propose d’organiser la matière confuse qui est en vous. Orat., 5, P. G., t. vi, col. 816-817. Telle est également, avec des variantes de détail, la doctrine de saint Justin, d’Athénagore, de saint Théophile d’Antioche.

Cependant, dès l’époque où saint Justin rédigeait le Dialogue avec Tryphon, d’autres docteurs apportaient une autre réponse au problème. Ceux-ci prétendaient « qu’on ne peut ni couper ni séparer cette Puissance du Père, pas plus qu’on ne peut couper et séparer la lumière du Soleil sur la terre, du soleil qui est dans le ciel : lorsqu’il se couche, la lumière disparaît. De même le Père peut, lorsqu’il le veut, disaient ils, projeter sa puissance, et, lorsqu’il le veut, la ramener en lui-même ». Dial., cxxviii, 3, P. G., t. vi, col. 776 A. Nous ne savons rien de précis sur ceux qui enseignaient une pareille théorie. Otto a supposé que c’étaient des Juifs alexandrins. Il est plus vraisemblable que c’étaient des chrétiens ; mais il semble bien inutile, faute de documents, de chercher où ils pouvaient vivre.

Les opinions que professaient, vers le milieu du iie siècle, les adversaires anonymes de saint Justin, furent reprises une cinquantaine d’années plus tard ; ou plus exactement nous les retrouvons alors formulées par des maîtres soucieux avant tout de sauvegarder la monarchie divine. C’est à ceux-ci que convient d’une manière exclusive l’appellation de monarchiens : cette désignation ne doit pas être étendue en effet à des hérétiques qui, niant la divinité de