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Page:Alfred de Vigny - Cinq-Mars, Lévy, 1863.djvu/496

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commander Son Altesse, ainsi que dit est, agiront de commune main à mesmes fin, avec bonne correspondance.

13. On taschera de faire que les troupes soient prestes au plutost, et que ce soit à la fin de may : sur quoy Sa Majesté Catholique fera escrire au gouverneur de Luxembourg afin qu’il die à celuy qui luy portera un blanc signé de Son Altesse ou de quelqu’un des deux seigneurs, le temps auquel tout pourra estre en estat. Lequel blanc signé Son Altesse envoyera au plutost, afin de gagner temps si les choses sont pressées ; ou si elles ne le sont point encore lorsque la personne arrivera elle s’en retournera à la place de seureté.

14. Sa Majesté Catholique donnera aux troupes de Son Altesse un mois après qu’elles seront dans le service et ensuite, cent mil livres par mois, pour leur entretien et pour les autres affaires de la guerre. Et Son Altesse aura agréable de déclarer après le nombre des hommes qu’il aura dans la place de seureté, et celuy de ses troupes s’il trouve bon ; demeurant dès maintenant accordé que les logemens et les contributions se distribueront également entre les deux armées.

15. L’argent qui se tirera du royaume de France sera à la disposition de Son Altesse, et sera départy également entre les deux armées, comme il est dit en l’article précédent, et est déclaré qu’on ne pourra imposer aucuns tributs que par l’ordre de Son Altesse.

16. Au cas que ledit seigneur duc d’Orléans soit obligé de sortir de France et qu’il entre dans la Franche-Comté ou autre part, Sa Majesté Catholique donnera ordre à ce que Son Altesse et les deux autres grands du party soient receus dans tous ses Estats, et pour les faire conduire de là dans la place de seureté.

17. D’autant que ledit seigneur duc d’Orléans désire un pouvoir de Sa Majesté Catholique pour donner la paix ou neutralité aux villes et provinces de France qui la demanderont, il y aura auprès de Son Altesse un ambassadeur de Sa Majesté avec plein pouvoir : Sa Majesté accorde à cela.

18. S’il arrive faute, ce que Dieu ne veuille, dudit seigneur duc d’Orléans, Sa Majesté Catholique promet de conserver les mesmes pensions auxdits seigneurs, et à un seul d’eux si le parti subsiste, ou qu’ils demeurent au service de Sa Majesté Catholique.

19. Ledit seigneur duc d’Orléans asseure, et en son nom ledit sieur de Fontrailles, qu’à mesme temps que Son Altesse se découvrira, il lui fera livrer une place des meilleures de France pour sa seureté, laquelle sera déclarée à la conclusion du présent traité : et au cas qu’elle ne soit trouvée suffisante ledit traité demeurera nul, comme