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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/196

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CYBÈLE

Où la prévoyance de l’administration (rien du fallacieux système qui portait ce nom dans le pays de Marius) mettait ses soins les plus délicats, c’était surtout dans les belles et confortables retraites qui s’ouvraient aux vieillards. De même que l’enfance a des droits à la protection de tous, l’on estimait que la faible vieillesse mérite le même appui. Le travailleur à bout de forces, l’homme de toute classe trahi par la fortune et parvenu au terme de sa carrière, entrait de droit dans quelqu’une de ces retraites, champêtres pour la plupart, où il trouvait assistance, soins et protection, en même temps qu’une place à remplir selon ses aptitudes, non seulement dans la communauté qui l’accueillait, mais encore au dehors, dans les conseils, les assemblées, les cérémonies et les fêtes privées ou publiques où la présence de vieillards était devenue, dans cette société éminemment familiale, un élément d’expérience, un besoin de sanction, autant qu’un respectueux hommage à la vieillesse.

Tandis qu’autrefois le prolétaire atteint par l’âge et les infirmités, après toute une existence de labeurs pénibles, était à charge à lui-même ou devenait trop souvent un fardeau impatiemment supporté par d’indignes enfants, il voyait ici s’ouvrir devant lui les portes d’une nouvelle et facile existence. Ici la vieillesse devenait au contraire pour beaucoup de