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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/198

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CYBÈLE

proque, au lieu d’un véritable être collectif soucieux d’une organisation également bienfaisante pour tous ses membres, où les lois et l’ordre public violemment établis et maintenus étaient basés sur un droit trop exclusivement personnel et non sur l’intérêt général bien entendu, comprenant l’intérêt individuel. Ainsi par exemple, la question du travail national était comprise à l’inverse d’autrefois. Ce n’était pas le produit du travail qu’on envisageait comme le but essentiel, c’était le travail lui-même et sa distribution, c’est-à-dire l’existence de ses nationaux et la circulation continuelle de la richesse qui préoccupaient par-dessus tout les économistes revenus d’un décevant libre-échange. La forte individualité d’un État ne permettait pas que les éléments de sa vitalité fussent sacrifiés aux trompeurs avantages du commerce extérieur qui trop souvent n’enrichit quelques-uns qu’en tarissant des sources précieuses de travail indigène. On avait enfin compris qu’une existence nationale, de même que tout ce qui a vie, ne peut subsister sans une alimentation régulière incessamment renouvelée, sans un fonctionnement nutritif ayant pour organe la classe industrielle et commerçante. On avait aux temps passés fait la triste expérience qu’un État qui se laisse rendre tributaire de l’industrie ou des produits du dehors sans balancer ce tribut par un échange équivalent,