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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/204

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CYBÈLE

quand ils n’allaient pas irrésistiblement à l’effondrement et à la faillite ! Les finances d’État étaient devenues au contraire comme un réservoir immense et incessamment empli, d’où l’argent retournait directement au peuple sous forme de travaux considérables, et aussi en frais énormes employés à des fêtes et des cérémonies publiques telles qu’on n’en vit jamais auparavant, quelque chose comme l’œuvre naturelle de la distribution des eaux fécondes qui ne se vaporisent et sortent de la terre que pour y retourner en rosée bienfaisante.

Il est vrai que tout concourait à alimenter cette richesse toujours grandissante d’États qui n’avaient plus d’administration ruineuse ni d’armées absorbantes, et que l’impôt progressif comblait les caisses publiques de croissantes recettes dont il fallait à tout prix trouver l’emploi, si l’on voulait échapper à une véritable inondation de capitaux.

Ce n’était pas précisément, on le voit, le régime qu’avait rêvé Auguste Comte quand il faisait du capital la providence du travailleur, et de la banque un sacerdoce ; mais ce puissant esprit était assez riche de grandes et hautes idées pour que, sans discrédit, il se fût trompé cette fois en oubliant que ceux qui font profession de finances, sont d’ordinaire des financiers, c’est-à-dire des hommes dont le rôle ne tend qu’à un seul et unique but : capita-