Aller au contenu

Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
CYBÈLE

de Gemma que se tenait son regard arrêté par la rêverie. Ses yeux ne s’en détachaient pas, ne voyaient plus que la belle reine qui semblait grouper ses suivantes pour quelque conciliabule mystérieux. De différents côtés s’élançaient cependant comme un discret avertissement pour Marius, de continuelles fulgurations, des clignements d’yeux pour ainsi dire, que les étoiles voisines semblaient lui adresser et échanger entre elles, tels que des signes d’intelligence. Or cette fixité trop prolongée du regard finit par avoir un effet étrange. Ainsi, l’étoile parut s’allumer davantage se rivant à son tour à l’œil de l’imprudent ; elle prit en quelque sorte possession de ce regard trop longtemps arrêté sur ses feux. Marius eut le sentiment d’une sorte de charme qu’il voulut rompre en essayant de reporter sa vue, tantôt vers la superbe Wéga, tantôt sur le brillant Arcturus, mais c’est en vain qu’il tentait de fuir l’attraction commencée. Même lorsqu’il fermait les yeux, cette Gemma restait clouée sur sa rétine et imposait de plus en plus despotiquement son flamboiement agrandi et attirant. Une torpeur invincible saisissait le jeune homme, lui enlevant peu à peu sa lucidité d’esprit.

Pour qui n’a pas expérimenté les étranges hallucinations de l’hypnotisme, le fait que nous rapportons paraîtra tout à fait incroyable. Mais que de